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Lettre ouverte aux mères qui souffrent en silence

centrehecas

Si vous le souhaitez, vous pouvez écouter la version audio de cet article dans le podcast


Pour beaucoup de femme, avoir un bébé, c’est le projet de toute une vie.


Certaines en rêve, pour d’autres, c’est une suite logique.


Dans tout les cas, nous vivons dans une société où avoir un enfant est la norme et où on questionne la stabilité de celles qui osent affirmer haut et fort ne pas en vouloir.


Aujourd’hui, je voudrais vous parler d’un sujet qui fâche.

Un sujet un peu tabou, qu’on ébruite pas trop, comme l’histoire du monstre dans le placard.


Le mythe de la maternité heureuse.



Mais si, vous savez de quoi je parle.

Cet amour infini qui submerge la maman à la naissance de son bébé. L’amour avec un grand A. Le beau, le grand, le vrai. Celui qui transperce le cœur et qu’on aurait jamais pu imaginer aussi profond même dans nos rêves les plus fous.


Oui, il existe. Enfin peut-être.

Je ne sais pas. Parce que je ne l’ai pas vécu...


... et mon fils a 23 mois.


Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler des femmes qui n'ont pas été envoutées par “l’amour divin” que toute bonne (sous entendu) mère ressent.


Celles qui sont laissées sur le carreau face à cette toute nouvelle maternité qui ne coule pas de source.


Celles qui rencontrent un petit humain pour lequel ce n’est pas le coup de foudre. Celles qui ont du mal à croire que ce tout petit être qu’on vient de déposer sur leur poitrine était dans leur ventre un instant plus tôt, qu’il est leur bébé.


Celles qui n’ont pas le déclic, qui ne naissent pas maman en même temps que leur enfant.


Celles qui ne se sentent pas maman.


Celles qui rêvent de retrouver leur vie d’avant et n’oseront jamais le dire à haute voix.


Cette liste, non exhaustive, parle de femmes qui souffrent dans leur maternité.


Comme toutes les mères, elles souffrent de la fatigue.

Comme toutes les mères, elles souffrent d’un corps qui se remet doucement du traumatisme que peut représenter l’accouchement.

Comme toutes les mères, elles souffrent d’être maladroites, de ne pas savoir quoi faire et comment faire face aux pleurs de bébé qui sont encore un langage inconnu.


Mais contrairement à toutes les mères, elles ne ressentent pas que tout ça n’est rien à côté de l’immense bonheur d’être devenue maman.


Et elles se sentent nulles.

Elles se sentent incompétentes, anormales, détraquées.

Comment peut-on ne pas aimer son propre bébé.


Et elle se dira pour se rassurer : “enfin si, je l’aime bien sûr mais pas comme je devrais...



Pendant sa grossesse, elle a imaginé, rêvé ce que serait la nouvelle vie à trois. Elle a épluché un maximum de livre pour être préparée à tout.


Elle connait par cœur tout ce qu’il y a à savoir sur l’éducation bienveillante, l’allaitement, la DME, le bain libre, le portage, le cododo, les pleurs de décharge, la motricité libre, l’ief, et j’en passe.


Elle avait tout prévu, sauf de se sentir aussi perdue.

Sauf cette impression qu’elle n’arrivera jamais à créer du lien avec son bébé.

Sauf cette envie dévorante de rebobiner le film pour revenir à la vie d’avant.

Et elle n’en parlera pas. Elle a bien trop honte. Et puis, elle s’imagine qui si quelqu’un découvrait ce qu’elle pensait, il lui enlèverait son bébé.

Une femme qui n’aime pas son bébé, qui n’ose même pas se dire maman, c’est sûr, on lui enverrai les services sociaux.


Si quelqu’un découvrait comme je suis une horrible mère qui ne supporte pas les pleurs de son bébé.”



Parfois, elle prendra son courage à deux mains pour oser exprimer son mal être à quelques personnes proches, de confiance, auprès de qui elle devrait pouvoir être comprise sans être jugée.

Et la plupart du temps, on lui répondra que c’est parce qu’elle est fatiguée et que c’est normal.

Elle se sentira jugée.

Elle aura l’impression qu’on ne veut pas entendre ce qu’elle ressent.


C’es vrai, il est plus facile d’essayer de banaliser ce qu’elle tente de confier. La rassurer vite fait bien fait en lui disant que c’est la fatigue, que c’est normal.


Qu’y a-t-il de plus malaisant que d’entendre de la bouche d’une mère qu’elle n’aime pas son bébé, qu’elle voudrait revenir en arrière.


Pourtant, elle n’a besoin que de ça. Être entendue VRAIMENT. Être écoutée, prise en compte. Pouvoir déposer sa souffrance sans jugement, sans mauvais conseil, sans banalisation de ce qu’elle vit et qu’elle sait au fond d’elle ne pas être normal.


La pression de la société est trop forte pour elle.


Aujourd’hui, la société nous fait une image très précise de ce qu’est une BONNE mère.

On ne nous délivre pas de mode d’emploi, mais on est censée savoir. C’est implicite. Personne ne vous le dira clairement pourtant tout le monde se comporte comme si c’était très clair.


Ce que LE MONDE ne vous dit jamais, c’est qu’il y a autant de façon d’être mère qu’il y a de femmes sur Terre.


Un grand nombre de femmes, dont je fais partie, n’ont pas vécu l’arrivée de leur bébé “comme tout le monde” (si tant est qu’il y ait une façon universelle de le vivre).


Elles souffrent de ne pas se sentir mère.


C’est à elles que je m’adresse ici.


Ça veut dire quoi être mère ?

C’est quoi une maman ?

Si vous n’avez pas envie d’être mère, vous en avez le droit !

Moi non plus, je n’ai pas envie d’être mère quand je fais la liste de ce que c’est être mère dans ma carte mentale.


Ma meilleure amie m’a dit un jour :

Si t’as pas envie d’être sa mère, t’as qu’à être son père.


Ça m’a fait une claque, c’était le meilleur conseil qu’on m’ait donné en 10 mois.


Parce que ça ouvrait une voie. Si j’étais son père et pas sa mère, qu’est-ce que sa changerait dans ma perception de notre relation ? Et dans la perception de mon identité ?


Avoir un enfant bouleverse notre vie comme le ferait un tsunami. Bien sûr, il y a la fatigue et les hormones mais c’est surtout une vie entière qui change.

Il y a un deuil à faire sur “la vie d’avant” et il faut complètement créer la vie d’après la naissance de bébé.

La vie avec un enfant, ce n’est pas ce qu’on voit dans les films romantiques. C’est éreintant et ça ne s’arrête jamais.


La première étape pour moi a été de m’écouter et de m’autoriser à ressentir ce que je ressentais.

Et ensuite ça a été de redéfinir mon identité. Qui suis-je en tant que femme et quel genre de mère je peux être pour ne pas me dissocier de mon identité ?


Il y a un chemin pour chacune, dès l’instant où on ouvre la porte de sa conscience.





 
 
 

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